Alors l’année commence à peine, une réalité se précise : deux des trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées avec un record absolu pour 2024, première année à passer la barre des 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle (1850-1900). Ces records confirment l’accélération du réchauffement climatique, et avec elle, un autre phénomène critique : la montée des eaux. Face au pire des scénarios, que savons-nous réellement ?
Le scénario redouté : une élévation des eaux de 1,9 m d’ici 2100 🌊
Une récente étude de décembre dernier révèle qu’en cas de fortes émissions de gaz à effet de serre (scénario SSP5-8.5, soit une augmentation de la température moyenne mondiale de 4,3 à 5,7 °C), le niveau moyen des océans pourrait s’élever jusqu’à 1,9 m d’ici la fin du siècle.
À quoi doit-on ces prédictions extrêmes ? La réponse se trouve dans la fonte accélérée des grandes calottes glaciaires (notamment en Antarctique) et l’instabilité des falaises de glace. Ces processus, encore difficiles à modéliser précisément, ont conduit les experts à développer une méthodologie innovante : la fusion des projections. Cette approche combine modèles scientifiques et expertise humaine pour mieux saisir les incertitudes, notamment sur les scénarios extrêmes.
Bien que peu probables, ces scénarios extrêmes pourraient avoir des conséquences spectaculaires : inondations de grandes villes côtières comme Jakarta ou Miami, perte massive de terres agricoles et déplacements massifs de populations.
Pourquoi c’est important 🤔
Précision, car c’est important. L’étude ne dit pas que les projections sont « pires » que prévues. Par contre, elle met en lumière des scénarios jusqu’ici sous-évalués, en insistant sur des phénomènes complexes, encore mal compris mais potentiellement dévastateurs.
Ces résultats n’affirment pas que ces scénarios extrêmes vont se produire à coup sûr, mais qu’ils ne peuvent être ignorés. Ils montrent l’urgence de prendre en compte ces incertitudes majeures pour mieux anticiper les conséquences d’une montée rapide des eaux.
Le pire pour anticiper l’action 🛠️
La question n’est pas de savoir « si » le niveau de la mer va monter, mais « à quelle vitesse » et « jusqu’où » d’ici 2100. Le dernier rapport du GIEC réalise une estimation de la montée des eaux de 50cm à 1m suivant les scénarios envisagés.
Imaginer le pire, ce n’est pas céder à la panique, mais se préparer. Les décideurs locaux utilisent déjà ces projections pour planifier des mesures contre les impacts à long terme : relocalisation des habitations (NdlR : Non, pas cette relocalisation là. Celle-ci.), renforcement des barrières côtières ou protection des écosystèmes naturels.
Imaginer le pire, c’est aussi une invitation à la coopération internationale : aucun pays ne pourra faire face seul aux conséquences d’une montée des eaux significative.
Préparer le pire, c’est également une opportunité. Nous avons encore du temps pour infléchir le cours des événements : réduire nos émissions de gaz à effet de serre et développer des solutions innovantes pour l’adaptation.
Le futur de nos littoraux, de nos villes et de nos écosystèmes dépend des décisions que nous prenons aujourd’hui. Le choix est entre l’inaction, au risque de subir les scénarios les plus sombres, et une mobilisation immédiate pour construire un avenir viable.
Les scénarios dépendent des émissions de gaz à effet de serre. Plus elles sont élevées, plus la fonte des glaces et l’expansion thermique des océans s’accélèrent.
Les zones côtières basses comme le Bangladesh, Miami ou Jakarta sont les plus exposées aux inondations, érosion et déplacements de population.
A priori, non, mais ils ne peuvent être ignorés. Ces scénarios rares, liés à la fonte rapide des calottes glaciaires, servent à anticiper les pires impacts possibles.
On ne peut pas l’arrêter totalement, mais réduire nos émissions de gaz à effet de serre peut ralentir sa progression et limiter les impacts.
La montée des eaux affecte l’agriculture, détruit des habitats naturels et force des migrations massives, avec des conséquences économiques et sociales.
Relocalisation des populations, renforcement des infrastructures côtieres, création de zones tampons naturelles et réduction des émissions mondiales.
L’instabilité des glaciers en Antarctique peut provoquer une fonte rapide, contribuant de manière significative à l’élévation du niveau des océans.
Oui, une montée des eaux rapide peut aggraver tempêtes côtières, cyclones et érosion, avec des impacts accrus sur les sociétés humaines.