Le 21 janvier 2025, lors de l’investiture de Donald Trump, un geste d’Elon Musk, le patron du réseau social X, a enflammé les débats. Avec la main sur le cœur, puis le bras droit tendu à la diagonale, son mouvement a rappelé un salut nazi. Si Musk réfute cette accusation, le symbole a choqué, notamment parce qu’il est historiquement et émotionnellement chargé. Mais d’où vient réellement ce geste devenu synonyme d’idéologie nazie ?
Les origines historiques 🔍
Le salut nazi, malgré son association directe avec l’Allemagne hitlérienne, puise ses racines ailleurs. Il apparaît d’abord en Italie, adopté par les fascistes de Benito Mussolini dès les années 1920. Ce geste, censé rendre hommage à la grandeur ancienne de Rome, aurait été inspiré de pratiques militaires de l’Empire romain. Toutefois, cette interprétation semble erronée.
Le mythe du salut romain
Selon l’historien allemand Martin M. Winkler, le « salut romain » est une invention moderne, popularisée par des œuvres artistiques. Une référence marquante est le tableau Le Serment des Horaces (1784) de Jean-Louis David.

Cette peinture, montrant les bras tendus en signe d’allégeance, devient une icône visuelle qui inspire ultérieurement des symboles comme le « salut olympique » des années 1920. Ce salut sera finalement abandonné pour son rapprochement avec le fascisme.
Une étape américaine étonnante 🇺🇸
Curieusement, une variante du geste a vu le jour aux États-Unis sous le nom de Salut de Bellamy. Introduit par le pasteur Francis Bellamy en 1892, il visait à renforcer le patriotisme chez les écoliers récitant chaque jour leur serment au drapeau. Ce salut a été supprimé en 1942, à cause de sa ressemblance avec le salut nazi.
L’adoption par le parti nazi et son symbole idéologique 🛑
C’est avec le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) d’Adolf Hitler que ce geste entre dans l’Histoire comme un symbole central de l’idéologie nazie. Dès les années 1930, le salut nazi, accompagné des mots Heil Hitler, devient obligatoire pour témoigner d’une allégeance inconditionnelle au régime. Adolf Hitler et ses partisans adoptent ce salut dans le but de renforcer le culte de la personnalité et l’unité idéologique du parti.
Le geste, imposé à l’ensemble de la société allemande, prend rapidement une dimension massive. Utilisé dans les cérémonies officielles, les défilés et jusqu’aux interactions quotidiennes, il devient un outil de propagande permettant non seulement de signaler une adhésion au nazisme, mais aussi d’identifier et d’intimider ceux qui ne se soumettent pas.
Cette appropriation par le NSDAP amplifie les connotations négatives du geste à l’échelle mondiale. Dès la montée en puissance du régime dans les années 1930 et, plus encore, après les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, le salut nazi est irrémédiablement associé aux crimes contre l’humanité. Aujourd’hui encore, cette utilisation par Hitler et son régime en fait un symbole interdit dans de nombreux pays, notamment en Allemagne, où son usage est puni par la loi.
Pourquoi c’est important ⚠️
Le salut nazi, bien qu’il trouve ses origines dans des interprétations historiques ou artistiques, est indélébilement associé à un passé marqué par l’horreur et la violence du régime hitlérien. Aujourd’hui, ce geste reste un symbole controversé, régulièrement récupéré par des néonazis pour revendiquer une appartenance idéologique. C’est pourquoi toute allusion à ce mouvement, même involontaire, suscite autant de malaise et d’indignation.
Les répercussions à retenir 🌀
Ce débat souligne l’importance des symboles dans l’histoire et leur pouvoir sur les sociétés modernes. Le contexte dans lequel ces gestes émergent ou se répètent invite à réfléchir non seulement à leur origine, mais aussi au poids (et à l’horreur) de leur signification. Maîtriser cette mémoire collective est essentiel.
Le salut nazi dérive du salut utilisé par les fascistes italiens de Mussolini dans les années 1920, se basant sur le mythe d’un héritage de l’Empire romain, bien que ceci soit, a priori, historiquement faux.
Il semblerait que non. Le « salut romain » serait une invention moderne, popularisée par des œuvres artistiques comme Le Serment des Horaces (1784). Il n’existait visiblement pas à l’époque romaine.
Le salut nazi est interdit dans plusieurs pays, comme l’Allemagne, car il reste associé aux crimes contre l’humanité et est utilisé comme symbole par des mouvements néonazis.
Ce geste est indélébilement lié aux atrocités du nazisme. Toute référence, même accidentelle, est perçue comme extrêmement choquante et suscite l’indignation publique.