Le siège mondial de Meta a récemment été le théâtre d’un bouleversement : le 7 janvier 2025, Mark Zuckerberg a annoncé la fin du fact-checking aux États-Unis, une initiative qui soulève autant de questions qu’elle suscite de controverses. Mais au juste, c’est quoi le fact-checking ?
Une pratique pour traquer les fausses informations
Le fact-checking, ou vérification des faits, consiste à examiner la véracité de données, déclarations et affirmations publiées en ligne ou dans les médias. En partenariat avec des organisations externes, les plateformes comme Facebook utilisent ces vérificateurs pour détecter les fake news, en particulier sur des sujets sensibles tels que les politiques publiques, la santé ou l’environnement. Le but ? Protéger les internautes de la désinformation.
Par exemple, en France, Méta s’appuie sur quatre partenaires identifiés (20 Minutes, Les Décodeurs du Monde, L’Agence France Presse – ou AFP – et Les Observateurs de France 24) pour identifier les fake news.
Pourquoi Meta abandonne le fact-checking ?
Selon Mark Zuckerberg et Joel Kaplan, responsable des affaires mondiales de Meta, le fact-checking était devenu un levier de censure. Des contenus « inoffensifs » auraient été étiquetés à tort comme mensongers, provoquant un mécontentement croissant chez certains utilisateurs.
🔴ALERTE INFO – Panique totale chez les journalistes : Mark Zuckerberg annonce la fin de la censure sur Facebook et Instagram. Le patron de Meta décide de copier @elonmusk et "de se débarrasser des fact-checkers pour les remplacer par des notes de la communauté".
— Observatoire du journalisme (Ojim) (@ojim_france) January 8, 2025
👉@JulienPain… pic.twitter.com/w3DLTCDrgp
Meta souhaite miser sur un modèle participatif inspiré des « Notes de la Communauté », un système où les utilisateurs eux-mêmes évalueront la crédibilité des publications, à l’image de ce qui se fait sur X (anciennement Twitter).
Un enjeu crucial pour la société
Avec la popularité des réseaux sociaux, le fact-checking joue un rôle vital pour maintenir un espace numérique fiable. Son abandon par Meta relance le débat sur la frontière entre modération et liberté d’expression. Ce virage pourrait certes élargir la diversité des opinions, mais risque aussi d’amplifier la désinformation.
À noter que, pour l’instant, la France n’est pas concernée par cette décision en raison du règlement européen sur les services numériques, ou Digital Services Act, imposant au niveau Européen des règles strictes en matière de modération.
Une décision qui montre à quel point réguler l’information en ligne demeure un défi complexe, où les enjeux technologiques, sociaux et éthiques s’entremêlent.