Doit-on croire à de la magie ou à un talent caché de la nature ? Voici Baïkal Zen, un étrange phénomène qui intrigue et captive les regards en hiver, sur les eaux gelées du lac Baïkal en Sibérie.
Un lac d’exception
Le lac Baïkal, vieux de 25 millions d’années, est un trésor naturel. Il s’agit de la réserve d’eau douce la plus ancienne et la plus profonde du monde. Il regroupe 20 % des eaux douces non gelées de la planète.
Mais ce n’est pas seulement son âge ou son volume qui le rend remarquable. Chaque hiver, il devient le théâtre d’un spectacle unique : des pierres semblent défier la gravité en flottant sur de fins socles de glace.
The stones of Lake Baikal (Siberia)
— Present & Correct (@presentcorrect) June 6, 2020
Pedestals of ice are formed by wind, elevating the rocks. Known as Baikal Zen.
Source : https://t.co/avLoOPSnQx
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Quand la science dévoile le mystère
Ces « Zen stones », en référence aux empilements zen japonais, ne sont pas le fruit d’une intervention humaine. Leur formation repose sur un phénomène naturel rare : la sublimation de la glace. Sous l’action des rayons du soleil, la glace se transforme directement en vapeur d’eau sans passer par un état liquide. Les pierres, présentes sur la surface du lac, jouent un rôle clé. En agissant comme une sorte de pare-soleil, elles ralentissent la fonte de la glace sous elles, créant ainsi ces mini-supports gelés.
Ce processus a été exploré et confirmé par des chercheurs français du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1. En recréant ce phénomène dans un laboratoire, ils ont démontré que la glace s’évapore différemment en fonction de la présence des pierres.
Un galet qui se retrouve sur un piédestal de glace à la surface d'un lac gelé notamment celle du lac Baïkal (Russie) sans intervention humaine https://t.co/K2oUynptMg Un phénomène enfin compris et attribué à l’ombre du galet qui limite le rayonnement solaire.@CNRS @INP_CNRS pic.twitter.com/948qk00Df7
— Alain Schuhl (@AlainSchuhl) September 28, 2021
Beauté éphémère, attrait universel
Ces structures, bien que sublimes, ne vivent que deux à trois semaines avant de s’effondrer. Leur rareté attire chaque hiver touristes et photographes fascinés par ce ballet naturel. L’étude de ces pierres met aussi en lumière des processus similaires engendrés par le réchauffement climatique, comme l’ablation des glaciers. Une beauté fragile et un phénomène captivant.
« Baïkal Zen » fait référence aux pierres qui semblent léviter sur de fins socles de glace, formées par sublimation, un processus naturel rare observé en hiver sur le lac Baïkal.
Sous l’effet du soleil, la glace autour des pierres se transforme directement en vapeur, sauf sous les pierres, protégées des rayons. Cela crée de petits piédestaux.
Il requiert des conditions météorologiques précises : froid intense, vent fort et ensoleillement, pour permettre la sublimation de la glace sous un objet fixe comme les pierres.
Elles sont éphémères, ne durant que deux à trois semaines avant de s’effondrer sous l’effet de la sublimation continue de la glace.
Non, il est unique à l’écosystème du lac Baïkal. Cependant, d’autres structures naturelles comme les cheminées de fée suivent des mécanismes légèrement similaires.
Il aide à mieux comprendre les processus d’ablation de la glace, un sujet crucial à l’heure du réchauffement climatique menaçant les glaciers et autres formations glacées.
Non, il dépend des conditions climatiques spécifiques chaque année. Si elles ne sont pas réunies, les Zen stones ne se forment pas.